Que devient-on à notre mort terrestre? Un paradis, un dieu aimant et bienveillant attendant patiemment notre venue, facétie ou vérité? Derrière la beauté se cache parfois la pire des cruautés.
Joseph est un soldat humain tricentenaire ambitieux à la recherche d'une opportunité rare, rejoindre la caste céleste. Pour ce faire, il entre au service d'un archange manipulateur et avide de pouvoir qui l'entraîne dans une course pour sa propre survie. Fier et déterminé, il accepte sans hésitation la tâche qui lui est confiée, loin d'imaginer toute la portée de cette décision.
Divine Corruption : Déviance est le premier tome d'une série fantasy. Il trace les déboires d'un soldat au premier royaume, un plan divin où les humains sont à la fois esclaves et salvation de la lignée céleste. L'univers mélange magie, politique, psychologie et froideur. Il reflète notre perception du monde en extrapolant la partie que l'on essaie parfois d'oublier. L'ambition, la cruauté, l'orgueil autant de péchés qui peuvent faire basculer une vie et un royaume.
Un sentiment étrange : voilà
ce que m’a laissé ce roman, une fois la dernière page tournée pour de bon. C’est
ce sentiment que je vais essayer de vous expliquer dans cette chronique, en
essayant d’être la plus claire et la plus concise possible. Allons-y !
Tout d’abord, il faut savoir que Divine Corruption a été écrit à quatre
mains, par deux frères, j’ai nommé Alexandre (coauteur et programmateur de jeux
vidéo) et David (auteur). Pour que leur roman voit le jour, ces derniers sont
passés par l’auto publication, faisant appel aux dons afin d’être financés.
Résultat : 1472 € de récolté, et leur projet enfin concrétisé ! Et
comme j’aime particulièrement les petits débrouillards plein d’ambitions et de
motivation, inutile de vous préciser que j’avais hâte de commencer cette
lecture !
Pour se familiariser avec leur univers, les auteurs ont créé une page
Facebook, un Instagram et un blog. On peut trouver sur le site des auteurs une
carte interactive du monde d’Aurae, qui se trouve par ailleurs dans le roman en
lui-même, mais je trouve cette initiative appréciable et surtout utile. Petit
plus : quand on clique sur chaque point, on nous décrit alors dans quel
espace on se trouve et quel est son passé. Un exemple ? La Maison de la Grâce : « La maison de la
Grâce, anciennement régente incontestée du royaume, a subi de plein fouet l’agression
de son voisin il y a trois siècles de cela. Autrefois surpuissante, elle n’est
plus que l’ombre d’elle-même, peinant à rivaliser avec les maisons de moyenne
classe. »
Sympa, non ?
Mais je m’écarte de mon
but premier : la chronique du roman.
Le livre en lui-même n’est
pas épais, à peine 300 pages, et la couverture est douce. On retrouve sur cette
dernière une jeune femme aux cheveux blancs et au regard azur, qui n’est autre
que l’héroïne Nève, armée de l’épée Grâce aux runes chatoyantes. Rien que pour
ce personnage au regard perçant, je n’ai qu’une envie : tourner les
premières pages. On retrouve alors une carte et enfin le texte en lui-même, avec
une police grande et des pages aérées, propices à une lecture confortable. Là-dessus,
pas grand-chose à redire, le travail a été bien fait et bien pensé.
La suite est un peu moins
reluisante hélas. Car il faut rentrer dans un univers complexe, et les données
croulent en quelques pages. Voilà que l’on fait la connaissance d’un premier
personnage, Joseph, qui se voit confier une mission de la part d’un certain
Thola, un céleste. Ce Joseph semble puissant, avec la carrure d’un héros, et c’est
ainsi que mon cerveau l’enregistre. Ensuite, tout va vite, on ne sait pas trop
où les auteurs veulent nous emmener, mais on les suit sans broncher. On apprend
difficilement ce qu’est la « souillure », « l’intronisation », « l’affranchissement »,
« l’appropriation », « la déviance », on apprend l’existence de charognards
(des sortes de zombies, des humains ayant mangés des humains), dans un monde où
les Hommes sont de classes nettement inférieures aux célestes. On note la noirceur
et la violence de certains chapitres, mais surtout, on ne peut que déplorer le
personnage de Joseph, un peu bâclé selon moi, qui disparaît au bout de 60 pages
pour laisser place à … Nève. Étrange procédé, pour un effet déplaisant, qui
vient un peu (pour ne pas dire complètement) casser la dynamique qui se mettait
lentement et agréablement en place.
Au rythme des chapitres,
voilà donc Nève poursuivant l’aventure, qui va s’entourer d’un petit groupe
plutôt réussi et attachant. À peine remise d’un changement de héros brutal, me
voilà maintenant empêtrée dans une série d’évènements ponctuée de combats
incessants, où tout le monde finit infirme et en sang, ne devant leur guérison
qu’à la magie. Peut-être les auteurs ont-ils eu peur de voir le rythme se
casser peu à peu, mais il y a clairement trop de combats, et mon cerveau a fini
par lâcher prise devant un ensemble aussi brouillon. Trop de blessés, trop de
sang, trop de morts rapides, trop d'affrontements, des complots à gogo, des
chapitres écrits avec le « je » qui s’enchaînent avec le « il », séparés
eux-mêmes par des « commandements » complexes pour le néophyte ; bref, tout
cela est trop brouillon pour un lecteur lambda qui aura tendance, j’en suis
persuadé, à fuir ou du moins à lâcher prise.
Si je me permets d’être
aussi critique, c’est que je sens du potentiel dans les idées. J’ai l’impression
que les auteurs ont voulu expliquer trop de choses en trop peu de pages et que
cela a desservi le global pourtant prometteur. À vouloir aller partout, on
finit par n’aller nulle part, et il se passe finalement trop de choses en 300
pages selon moi. Ça va dans tous les sens : combats ensanglantés à gogo,
morts de partout, cannibalisme, complots, retournement de situations invraisemblables,
changement de lieux incessants … Et pourtant… ce livre reste intéressant, sans
que j’arrive à savoir pourquoi. L’univers est vaste et développé, Nève est un
personnage réussi, les auteurs semblent pleins d’idées et de fougue. Je sens qu’il
manque juste un peu de patience et de maturité dans l’écriture pour proposer
quelque chose de plus aéré et maîtrisé.
Pour conclure, ce livre ne
pêche absolument dans le talent, mais plutôt dans l’impatience. Subir tant de
choses en à peine 300 pages pourront déstabiliser certains lecteurs comme je l’ai
été, avec cette impression d’être une oie gavée d’informations qui ne comprend
même pas ce qu’elle mange. Pourtant, il y a de bons points à remonter : l’univers
intéressant et développé, le personnage de Nève ainsi que le style vraiment
fluide de l’écriture, où on oublie complètement que le livre a été écrit à
quatre mains. Mais hélas, la balance est équilibrée par des mauvais points qui
viennent ternir l’ensemble : trop d’informations, trop de combats
ensanglantés, trop de rythme (c’est étonnant de dire ça, mais il faut savoir alterner
pour garder le lecteur en haleine), des restes d’erreurs d’orthographe, des
chapitres peut-être pas nécessaires qui viennent compliquer quelque chose de
déjà très complexe, bref une sorte de fourre-tout et… et cette histoire de
changement de héros quelque peu étrange, qui me reste encore entre la gorge.
Donc au final, une note
moyenne, pour un premier roman malgré tout encourageant. Je lirai le deuxième
tome parce qu’il le mérite, en espérant que certains défauts seront corrigés.
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