Comme à mon habitude, je souhaite tout d'abord remercier chaleureusement la maison d'édition Bragelonne pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage qui est dans le thème du mois : Halloween, l'horreur,...
Je tiens également à préciser
que je mets un point d'honneur à distiller des avis objectifs, et qu'un
partenariat ne signifie pas nécessairement la meilleure note sous prétexte
qu'il s'agisse justement d'un partenariat ; c'est pour moi la meilleure preuve
de respect que l'on puisse avoir à l'égard d'un éditeur, et cela permet de
mettre en valeur avec probité les ouvrages que j'ai sincèrement trouvés bons ou
excellents. Comme d'habitude, vous trouverez ma chronique sur
les plateformes suivantes : Facebook, Instagram, Livraddict,
Goodreads, Babelio, Booknode, Google+, Amazon, ainsi que sur Youtube. Maintenant
que tout cela est précisé, passons à la critique :)
Commençons, si vous le
voulez bien, par cette couverture qui m'a plutôt séduite, sans que je sache
vraiment pourquoi ; elle reste pourtant plutôt simple et banale, sans
folie ni fioritures, mais cette jeune femme au visage à demi dévoilé tenant un
bouquet, et ce contraste de couleurs (Rouge, pour la robe, sur un fond vert
pour l’arrière-plan) , m'a tout de suite donné envie d’en savoir plus.
J’imagine que cela veut dire qu’elle a été efficace sur moi, tout autant que le
petit texte d’accroche. Par contre, que dire du titre « Mexican
Gothic » qui, lui, pour le coup, ne m’a inspiré absolument rien… Mais
ce n’est pas le plus important, pour être honnête.
Pour parler un peu de l’objet en soi, du contenant, je dois dire qu’il s’agit d’un format poche assez épais, qui contient 360 pages, ce qui est pas mal, sans être trop. La mise en page est très simple, encore une fois sans fioriture ni fantaisie, mais reste efficace, et la police n’est pas trop petite, ce qui était une de mes appréhensions sur ce format poche - car, souvent, les auteurs ont tendance à mettre une police d'écriture toute petite pour faire rentrer le plus de texte en moins de pages possible, ce qui est très vite inconfortable et démotivant. Les chapitres sont assez courts, en moyenne 14 pages, ce qui est permet de les enchaîner sans trop d’efforts, mais je dois avouer avoir été surprise de voir commencer certains chapitres sur une page de gauche, ce qui m’a toujours été expliqué comme un non-respect des règles de mise en page des romans. Du coup, je vois que cela doit être finalement permis (sûrement par souci d’économie de pages), mais j’ai trouvé cela étrange et presque inconfortable. Encore une fois, rien de bien méchant, et un contenant simple mais efficace.
Parlons maintenant un peu de l'histoire, du contenu en
lui-même ! Nous nous trouvons à Mexico dans les années 1950 avec
Noemi (la jeune femme sur la couverture), qui est une femme
mondaine qui profite de la vie. À son âge, elle préfère naturellement
sortir et ne veut pas faire de mariage arrangé, contrairement à certaines
femmes de sa famille. Afin de nous mettre dans sa situation de vie, l'ouvrage débute
sur une de ses soirées mondaines où elle a l'habitude de se
rendre. Elle se voit courtisée et profite de l’instant jusqu'à son
couvre-feu qui est à 22 heures. Cette jeune femme est connue de tous,
belle, intelligente, séduisante et à la fois indépendante ; elle enchaîne
les petits amis, et passe sa vie entre le shopping, les études et les
soirées. Une jeune femme quoi ! Vous l'aurez compris, Noemi vit
pleinement sa vie, malgré le fait que son père ne veut pas qu'elle fasse des
études, mais plutôt qu'elle se marie.
"Elle avait sollicité la permission de se rendre à la fête mais,
connaissant l'opinion de son père, n'avait pas précisé que Hugo Duarte serait
son cavalier. Le patriarche redoutait que le jeune homme la demande en mariage
et qu'elle accepte."
En rentrant chez elle, elle voit son quotidien
modifié suite à une lettre inquiétante envoyée par sa cousine Catalina, qui
s'est mariée depuis peu avec un Britannique, Virgil Doyle. Son père
oblige alors Noemi à la rejoindre, afin de savoir ce qu'il se passe
sur place et pour, si besoin, rentrer avec elle.
"...il essaie de m'empoisonner. La maison empeste la pourriture,
déborde de malfaisance et de cruauté[...] viens me chercher, Noemi. Viens me
sauver.[...] Dépêche-toi. Catalina. "
Bien malgré elle, Noémi part au plus vite. Les deux
cousines sont totalement différentes, je dirais même que ce sont deux opposés
en ce qui concerne le caractère : l'une est indépendante,
intelligente ; l'autre est déjantée et hystérique.
Arrivée sur les lieux, Noemi est, dans un premier temps, subjuguée par la beauté des lieux :"La chambre de Howard Doyle était immense, décorée avec un nombre impressionnant de ces meubles en bois sombre qui abondaient dans le manoir [...] une magnifique cheminée." ; mais en observant plus attentivement l’endroit, elle découvre des détails cachés dans les meubles, et la situation lui semble peu à peu de plus en plus étrange, beaucoup plus que ce à quoi elle pouvait s'attendre en lisant la lettre de sa cousine. Mais que cache cette famille ? Que se passe-t-il dans ce manoir ?
"Le manoir
se dressait au-dessus d’elle telle une énorme gargouille. Il aurait pu générer
une certaine inquiétude, faire surgir des images de fantômes et de maisons
hantées, sans son allure bien défraîchie, avec des lamelles manquant à
plusieurs volets et un porche qui grinça sous les pieds de Francis et de Noemí
lorsqu’ils montèrent les marches menant à la porte, laquelle disposait d’un
heurtoir en argent en forme de poing. "
Je n’en dirais pas plus sur l’histoire, bien entendu ! Mais sachez que si vous vous attendez à un conte gothique, comme le laisse entendre le titre (qui prend maintenant tout son sens), alors vous serez servis. L’atmosphère y est oppressante, animée par des esprits, et le manoir est un mystère sombre où se cachent de nombreux secrets. Il s'en dégage une ambiance sombre et malsaine où tout devient cauchemar et malédiction. Malgré tout cette atmosphère qui en aurait fait fuir plus d’un, Noemi décide étrangement de rester pour venir en aide à sa cousine malade; elle trouvera des alliés, développera même des sentiments pour certains personnages, mais traversera également des moments vraiment angoissants, où la première réaction naturelle serait de fuir immédiatement. Va-t-elle réussir à échapper à la teinture du sombre et celle de Virgil ? Amour, haine, meurtre, sorcellerie, sang, mais que va-t-il se passer ?
Je conclurai cette chronique en proclamant que cet ouvrage est prometteur, avec un certain potentiel qui pourrait très bien être adapté en série ou en film. Cela est indéniable et je trouverais même cela très intéressant (je dirais même qu’il y gagnerait très certainement sous ce format). Malgré cela, j’ai trouvé le rythme très lent (trop pour moi), même parfois monotone et lassant ; mon dieu que la mise en place du fil directeur de l’histoire est longue : on décrit les différents lieux, on installe une ambiance peu à peu, on tente de déstabiliser le lecteur pour qu’il ressente quelque chose à la lecture,... Ainsi, je découperais l’ouvrage en deux parties : la première ne concerne que la mise en place de l'action ; la seconde met en avant le surnaturel, et l’horreur prend alors place, enfin !
Selon moi (et cela n’engage que moi), cet ouvrage a été intéressant, mais pas addictif ; la lecture a été dans l’ensemble agréable, mais jamais passionnée. Le livre se lit assez bien malgré quelques longueurs, et l’on passe un bon moment, mais il m’a manqué quelque chose de plus, très clairement, et la lenteur du rythme n’a pas joué en sa faveur. De plus, la fin m'a laissé assez perplexe, et j’ai fermé l’ouvrage avec un sentiment étrange, comme lorsque l’on goûte un nouveau biscuit dont l’emballage et la composition nous a enthousiasmé, mais qu’une fois en bouche, on ne peut s’empêcher de penser que le goût est moins fou qu’on ne le pensait. On finit la boîte, c’est sympa, mais pas transcendant. De même cette lecture : agréable pour le mois d'octobre, mais pas un coup de cœur.
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