Bienvenue à L’École des lettres ! Un établissement pas comme les autres pour tout savoir sur les grands auteurs et autrices du XIXe siècle !
Dans une dimension parallèle, tous les plus grands auteurs de la littérature sont enfants et doivent aller apprendre leur métier à l'école des Lettres. Les élèves sont inscrits dans la classe correspondant au siècle au cours duquel ils ont vécu. Dans la classe XIX, un certain Victor Hugo, nouvel arrivant, va rencontrer ses camarades : Baudelaire, Balzac, Flaubert, Maupassant, Michel, Sand, Zola...
Comment sont les cours ? Les sorties ? Qui redoublera ? Qui aura la chance de passer en XXe ? Est-ce qu'ils apprendront des sorts comme dans Harry Potter ?
Quelle belle initiative de vouloir enseigner l’histoire de ce fameux XIXe siècle français, si fou et si controversé, à travers l’humour et la bande dessinée ! Quelle belle idée de vouloir instruire le peuple en usant des armes de la légèreté et de l’amusement ! La recette de Popésie (auteur) et Maïté Robert (illustrations) est très simple : faire évoluer les plus grandes figures lettrées de notre 19e siècle dans une classe (la classe XIX), avec leurs caractères respectifs, et nous faire rire tout en nous instruisant, notamment à travers des extraits de leurs œuvres. Résultat : cela fonctionne parfaitement !
Prenons quelques instants pour parler de cette couverture, qui annonce à la perfection ce que nous allons lire : on y voit de belles couleurs, des dessins très expressifs et une classe — cette fameuse classe XIX — qui réunit quelques des plus grandes personnalités du monde des lettres du 19e siècle, accompagnées d’une professeure qui tire une tronche à mourir de rire (comme cela est bien souvent le cas dans les photos de classe). Au milieu, bien entendu, on reconnait Victor Hugo, tout souriant, aux côtés de George Sand et Honoré de Balzac. Voilà pourquoi je trouve cette couverture des plus réussies : parce qu’elle donne toutes les clés au futur lecteur, sans dire un seul mot ! Je dis donc chapeau bas !
À l’intérieur, tout est en couleur, alternant de petites histoires dessinées rigolotes pour préparer un sujet défini : par exemple, le premier chapitre « La rentrée », montre l’arrivée de Victor Hugo dans cette classe XIX.
La petite histoire illustrée précède donc une biographie de Victor Hugo ainsi qu’un extrait de son poème « Ce siècle avait deux ans », annoté comme il se doit pour nous guider et nous apprendre plein de choses sympas. Voilà une très bonne idée pour instruire les gens tout en passant un bon moment ! Suivent Honoré de Balzac, Charles Baudelaire (décidément étrange, et dont la fiche scolaire annonce très pertinemment « Spleen inquiétant ; consommation très probable de produits hallucinogènes dans les toilettes du collège ; étrange passion pour les animaux morts ! »), Émile Zola (dont j’ai appris sa passion pour le vélo), George Sand,
Arthur Rimbaud et Paul Verlaine (les mauvais élèves, bien entendu), Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, et j’en passe.
À ces portraits sont rajoutés certains thèmes comme « Le réalisme et le naturalisme » ou encore « Les autrices du XIXe siècle », qui permettent de mieux comprendre certains points très caractéristiques des lettres de ce siècle décidément très surprenant par sa richesse (notamment les mouvements littéraires et les différents progrès). Certains passages sont franchement rigolos, comme ces requêtes épistolaires au Père Noël au rythme des caractères de chacun, ou encore tous ces « clashs littéraires » qui ont réellement existé et qui nous permettent de constater les profondes inimitiés entre certains (George Sand et Alphonse de Lamartine ayant pris particulièrement cher…). Finalement, on ferme cette BD en ayant bien rigolé tout en ayant appris pas mal de choses, ce qui était, à n’en pas douter, le but initial de Popésie et Maité Robert. On peut donc dire que le contrat est rempli à la perfection, et on ne peut que les encourager à proposer, pourquoi pas, une classe XIX dans une école d’art (peinture, sculpture, architecture), ce qui nous permettrait d’apprendre à connaître des monstres sacrés comme Auguste Rodin, Camille Claudel, Eugène Viollet-le-Duc, Paul Cézanne, Rosa Bonheur, Eugène Delacroix, Claude Monet, et j’en passe !
Pour conclure, je ne peux que louer cette initiative à la fois amusante et didactique, qui permet d’instruire autour de dessins vraiment sympathiques, de couleurs fraîches et de fiches à la fois sérieuses (il suffit de regarder la bibliographie en fin d’ouvrage : il y a eu du travail de recherche) et rigolotes. Même le prix, de 19 €, ne me semble pas excessif pour un tel produit, et Dieu sait que je suis plutôt exigeante sur ce point. Il s’agit donc pour moi d’un sans-faute, ni plus ni moins, qu’il vous faut découvrir dès que possible ! Encore bravo à l’auteur et à la dessinatrice : je ne pensais pas autant apprécier un tel produit ! On peut donc dire qu’il s’agit d’une vraie bonne surprise.
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