Pendant des années, j’ai imaginé ma vie universitaire à Avix University… mais surtout, ma vie avec lui.
Lui, c’est Chase, le meilleur ami de mon frère pour qui je nourris un amour profond, depuis notre toute première rencontre.
Et si je m’évertue (misérablement) à cacher mes sentiments pour ce sportif si convoité sur le campus, j’ai toujours pensé qu’un beau jour mes sentiments seraient partagés.
Ils le sont d’ailleurs, j’en suis persuadée !
C’est bien pourquoi il était mon avenir.
Jusqu’à ce qu’un jour, tout bascule.
Qui aurait pu croire qu’un coup de ballon sur la tête allait bouleverser mes plans ?
Je continue à danser, me déhanchant en rythme et profitant de chaque minute de liberté que m’offre la musique.
Lorsque la chanson s’achève et que le DJ change de morceau, je me réjouis et laisse mon corps me guider vers des mouvements plus aguicheurs en reconnaissant Dangerous Women d’Ariana Grande.
Après deux couplets, quelqu’un me rejoint par derrière. Son ombre s’agrandit, m’enveloppant complètement. La chaleur corporelle de mon nouveau partenaire de danse est particulièrement intense, mais il ne se rapproche pas, restant légèrement à l’écart. Tout à coup, c’est comme si un interrupteur s’était actionné en moi.
Mon rythme cardiaque s’accélère, mon corps se réchauffe. Je souris dans la pénombre et continue de bouger au rythme de la musique, mes mains glissant le long de mes côtes tandis que je chante en même temps les paroles.
C’est à ce moment-là que ses mains viennent recouvrir les miennes. Il ne touche pas vraiment mon corps, mais utilise la position de ma propre main pour appuyer juste sous mon nombril, me rapprochant ainsi de lui.
Je le laisse faire, sentant le rythme provocateur du morceau me traverser. Quand ses doigts se déploient sur ma main, je les entremêle avec les siens.
Pour tester mon partenaire de danse, je me déhanche tout en faisant se trémousser mes épaules, dessinant une forme de S avec le dos. Ma tête se balance légèrement au gré de mes mouvements et il assure, suivant la cadence, adaptant au sien chaque torsion et chaque tour de mon corps. Pas une seule fois il n’a besoin de faire une pause, de se retirer ou de se réajuster. Nous sommes en symbiose parfaite.
C’est enivrant. Libérateur.
C’est exactement ce dont j’avais besoin, une façon saine de libérer toutes mes émotions refoulées sans m’effondrer et pleurer à chaudes larmes.
Simultanément, mon menton se soulève tandis que le sien s’abaisse ‒ mais seulement un peu. Son souffle chaud effleure maintenant ma nuque en sueur. C’est comme si le feu rencontrait la glace et me coupait le souffle. Je jurerais que sa poitrine s’est gonflée.
Il retire nos mains jointes de mon corps et les soulève au-dessus de ma tête sans que ses doigts ne quittent ma peau un seul instant. Il les fait ensuite glisser avec une lenteur délicieuse le long de mon corps, jusqu’à mes hanches. Abandonnées en l’air, mes mains savent curieusement quoi faire, savent ce qu’il veut qu’elles fassent.
Elles dansent au rythme des basses, le bout de mes doigts rencontrant alors la pointe de ses cheveux courts et doux. Tandis que ma main droite glisse dans son cou, s’y accrochant, ma main gauche descend et se referme sur ses articulations puissantes.
Sa poigne sur mes hanches se crispe en réaction et mon corps décide de se laisser aller contre le sien. Ma tête, soudain trop lourde, retombe en arrière.
Comme s’il pressentait mon prochain mouvement, il lève la main droite, m’empêchant habilement de regarder dans sa direction.
Il ne peut pas voir mon visage, et pourtant, il semble percevoir ma moue. Son gloussement le trahit et je ferme les yeux, m’imprégnant de ce son profond et rauque.
Son sourire est évident dans sa manière de respirer, tout comme je devine à ses gestes qu’il prend plaisir à danser avec moi. C’est comme si son exaltation coulait dans mes propres veines, et lorsqu’il détache sa main de la mienne pour ouvrir les doigts sur mes côtes, sa curiosité transparaît parmi les battements de son cœur, éveillant ainsi la mienne.
Je veux te voir.
Il sait que j’en ai envie, et quand la chanson passe à une autre, c’est sans surprise que nous arrêtons tous les deux de bouger.
Mes orteils se recroquevillent dans mes escarpins alors que je commence à me dégager de son étreinte, mais je m’immobilise, la seconde suivante, lorsque ses lèvres se posent doucement au creux de mon oreille.
– Tu peux te retourner maintenant, ma belle.
Sa voix est un murmure grave et une sensation lumineuse se met à tourbillonner en moi.
J’inspire une bouffée d’air, me mordant la lèvre au moment de pivoter, mais je ne le dévisage pas directement pour ne pas me gâcher le plaisir. D’abord, mes yeux baissés entrevoient un cou puissant et musclé, une peau hâlée et le col d’un tee-shirt gris simple.
Au ieu de lever la tête, je laisse mon regard descendre autant que ma position me le permet, pour découvrir un début de tatouage sous sa manche droite.
Au même moment, il lève le bras et j’admire ses muscles soudain plus saillants. Il rit à nouveau et je ferme les yeux, prête au contact que je sens venir ‒ et qui arrive.
Des doigts forts, rugueux au toucher, se posent sous mon menton. Il l’incline légèrement, réclamant mon attention sans un mot, et mes paupières s’ouvrent enfin.
Sa mâchoire est ferme, avec des lignes parfaites, et ses lèvres ébauchent un sourire en coin, mais pas du genre imbu de lui-même. Celui-ci est doux, charmant.
Familier ?
Sa poitrine se soulève alors qu’il prend une grande inspiration, puis sa main libre remue à côté de moi, et enfin, je le regarde franchement.
Quand je croise ses yeux bleu métallique chaleureux, mon souffle reste suspendu.
Au début, il me fixe sans un mot, sans réaction, mais lorsque ses fossettes se creusent, je me laisse aller à sourire.
Sa main retombe alors.
– Salut, Juliette, dit-il en riant.
– Noah.
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